Le syndrome de Stockholm
Le syndrome de Stockholm est un phénomène psychologique étrange qui peut se produire entre une victime et son bourreau. Certains otages ou victimes peuvent développer pendant leur captivité une certaine empathie, voire sympathie, à l’égard de leur geôlier. En effet, l’exposition à un extrême danger, souvent associée à une forte promiscuité avec le ou les agresseurs, peut faire surgir chez la victime un mécanisme d’adaptation lui permettant de faire face à la menace. Le syndrome de Stockholm est une stratégie de défense qui permet à la victime de gérer le choc émotionnel causé par la violence de la situation. La prise en charge d’un syndrome de Stockholm repose sur un suivi psychologique intensif et le soutien familial, parfois pendant plusieurs années.
Le syndrome de Stockholm se définit comme un lien d’empathie s’installant entre la victime d’une séquestration et son ravisseur. Ce syndrome peut se manifester pour une grande variété de délits :
Crimes sexuels ;
Attaques à main armée ;
Prises d’otages ;
Chantages de tous genres ;
Violences à l’encontre des femmes.
Le concept de « syndrome de Stockholm » est apparu il y a une quarantaine d’années à l’occasion d’une prise d’otages à Stockholm en Suède. Fin août 1973, 6 malfaiteurs braquent une banque de la capitale suédoise et prennent en otage ses quatre employés pendant 6 jours. Après une longue attente très médiatisée, et à l’issue des négociations, tous les otages sont libérés sains et saufs. Chose étonnante, les otages ont par la suite refusé de témoigner contre leurs agresseurs. Certains sont allés les voir en prison, et l’une d’entre elle a même entretenu une relation amoureuse avec l’un des malfaiteurs. Depuis ce fait divers, de nombreuses manifestations de ce syndrome ont été identifiées.
Le syndrome de Stockholm survient en cas de situation de stress psychologique extrême. Par exemple, en cas de prise d’otages.
La victime se retrouve d’abord dans un état de sidération rendant impossible toute prise de décision. Après le choc, une réorganisation psychologique s’opère. En effet, la victime s’adapte à la situation et trouve de nouveaux repères. La victime n’a plus aucune autonomie et dépend totalement de son bourreau pour satisfaire ses besoins. Finalement, c’est « grâce » à lui s’il peut manger, dormir, bouger, aller aux toilettes, etc. Lorsque l’agresseur n’abuse pas de la situation, sa victime le voit comme quelqu’un de bien. Certaines victimes peuvent ressentir un sentiment de gratitude envers leur agresseur, et adopter petit à petit la pensée et le code moral du bourreau.
Plus la situation s’éternise, plus cette nouvelle personnalité a de risque de s’implanter profondément dans l’individu, à tel point que certaines victimes se rangent parfois du côté de l’agresseur et s’opposent aux forces de l’ordre.
Le fait de vivre sans contact avec le monde extérieur peut également induire le syndrome. C’est particulièrement le cas dans les situations de violence familiale où la personne agressée prend fréquemment la défense de son agresseur.
Finalement, le syndrome de Stockholm serait un mécanisme d’adaptation permettant aux victimes de survivre. En effet, cet ajustement aurait pour objectif de diminuer l’anxiété engendrée par une menace subite de mort.
Le syndrome de Stockholm n’affecte cependant pas tous les individus vivant la même situation. Par ailleurs, seulement 3 à 4 jours de captivité suffisent pour qu’il se manifeste. Il semblerait qu’il apparaisse lorsque les facteurs suivants sont présents :
Le ou les agresseurs menacent la vie de la victime. L’agresseur est perçu par celle-ci comme capable de passer à l’acte ;
La victime ne peut pas s’échapper et dépend de son agresseur ;
La victime n’a aucun contact avec l’extérieur ;
L’agresseur est vu comme bienveillant.
Le phénomène inverse du syndrome de Stockholm existe, on parle du syndrome de Lima, au cours duquel c’est l’agresseur qui éprouve de l’empathie pour sa victime.
-santé-sur-le-net