Faites-vous partie de ceux qui ne terminent jamais rien ?
Ne jamais concrétiser ses projets, c’est vivre hors du temps. Et l’incapacité à se fixer des échéances est le signe qu’un événement du passé continue à travailler l’individu, au point de contaminer sa vie actuelle. Parce qu’il ne parvient pas à passer à autre chose, il se condamne à ignorer les exigences de la temporalité. De fait, il ne peut maintenir ses désirs car, pour se déployer, ceux-ci ont besoin de barrières, comme la crainte qu’il soit bientôt trop tard pour les réaliser. Ceux qui souffrent de cette situation se plaignent d’ailleurs souvent de pannes de motivation. Ne pas aller au bout de ses entreprises permet aussi d’échapper à cette épreuve de vérité qu’est la confrontation avec le réel. Tant que l’on n’est pas parvenu au but, c’est comme si tout était possible. Pour les psychanalystes, l’idée de la fin renvoie aussi, plus ou moins consciemment, à celle de la mort. Elle ravive le souvenir de nos expériences de séparation – ce qu’ils nomment l’« angoisse de castration » : terminer un projet implique que l’on s’en sépare afin de passer à autre chose. Une perspective angoissante pour ceux qui ont mal supporté les épreuves de séparations précoces – sevrage, absences maternelles, premiers éloignements des parents. Et que les plus traumatisés vont chercher à fuir radicalement. L’inachèvement, dans ce contexte, est une technique pour éviter la perte. Mais aussi une parade pour différer le moment de recommencer autre chose, et donc de se lancer dans l’inconnu.
Que faire ?
-Dresser un plan précis des étapes nécessaires à la réalisation de mon projet.
– Avancer progressivement en utilisant un calendrier.
– Imaginer l’après de ma réussite. Qu’est-ce qu’elle va changer ? Qu’est-ce qu’elle va m’apporter ?
– Se féliciter pour éviter que le vide qui succède à l’agitation dans le travail ne devienne source d’angoisse.