Je mange mes émotions
Quand la nourriture demeure ton seul moyen d’apaiser tes émotions, ou même de les anesthésier, ça vaut la peine de travailler sur la gestion de ses émotions et la relation qu’on entretient avec la nourriture. Quand tu as l’impression de perdre le contrôle de ton alimentation ou que tu consommes de grandes quantités de nourritures en peu de temps, ce que tu vis se rapproche peut-être davantage d’un trouble alimentaire. Quand tes comportements te dérangent au point de nuire à ton bien-être psychologique, ne reste pas seul là-dedans.Le vrai problème derrière le comportement de manger ses émotions, c’est souvent ce qu’on tente de faire avec. Si le lien fort entre tes émotions et ton alimentation te dérange et que tu as tenté de changer ton comportement en essayant de mieux te « contrôler », tu n’es pas la seule personne à y avoir pensé. La vérité c’est que plus tu contrôleras tes envies de manger, pire ça sera.
Pourquoi ? Parce que cela a comme effet d’augmenter le sentiment de restriction cognitive, c’est-à-dire l’intention de contrôle. On peut tenter de contrôler notre alimentation en limitant les quantités, la fréquence à laquelle on mange certains aliments ou encore carrément en s’interdisant de manger certaines choses. Plus cette intention de contrôle est importante ou prolongée, plus tu risques de perdre le contrôle. La tentation de faire ce que tu ne devrais pas est simplement trop grande. C’est plus fort que toi. Imagine un ballon que tu maintiens sous l’eau, il tente inévitablement de remonter à la surface. La restriction cognitive augmente non seulement le risque de perdre le contrôle, mais peut aussi augmenter le comportement de manger en réponse à ses émotions. En effet, le moindre besoin de réconfort ou même de célébrer quelque chose devient un prétexte pour se récompenser. C’est comme si tu devais saisir ces opportunités avant qu’elles ne passent. La vérité, c’est que tu n’as pas besoin de raison pour manger les douceurs dont tu as envie. Et quand tu te permets de manger en fonction de tes envies, inconditionnellement, le comportement de manger ses émotions devient aussi beaucoup moins présent. -Extrait article de Caroline Cloutier, nutritionniste-