L’importance de l’estime de soi
L’importance de l’estime de soi et des trois notions qui la composent : l’amour de soi – la vision de soi – la confiance en soi.
Avec l’amour inconditionnel de ses parents, l’enfant intériorise que sa valeur ne dépend pas de ses performances, de ses actes mais représente un donnée stable relativement indépendante. La part d’amour inconditionnel, centré uniquement sur l’individu et non sur ses performances, est certainement celle qui permet de construire le plus solidement ce capital.
L’amour de soi est le plus important des trois piliers. L’amour de soi, c’est s’aimer malgré ses défauts, ses limites, les échecs que l’on a eus car notre petite voix intérieur nous assure que l’on mérite l’amour et le respect des autres et de nous-mêmes. C’est grâce à l’amour de soi que l’on peut se reconstruire après une épreuve, un échec ou face à l’adversité.
Il est difficile de croire en l’amour que les autres peuvent nous porter lorsqu’on ne s’aime pas soi-même. L’amour de soi est l’assise de l’estime de soi.
La vision de soi, c’est le regard que l’on porte sur soi, le sentiment d’être utile et d’avoir de la valeur. C’est l’évaluation fondée ou non, que l’on se fait de ses qualités et de ses défauts. Ce regard que l’on porte sur soi, est en grande partie, régit par notre environnement qu’il soit familial ou social : «Tous les enfants naissent princes ou princesses, ce sont les parents qui les transforment en crapaud » Eric Berne.
La confiance en soi : c’est le sentiment qu’on peut se fier à soi pour choisir et réussir sa vie personnelle, professionnelle, sociale. La confiance en soi donne des ailes pour agir. «A travers l’éducation, chacun a été plus ou moins encouragé, valorisé, autorisé ; c’est ce qui permet de construire un capital de confiance en soi » (Couzon, Nicoulaud-Michaux, 2012, p. 18) Le capital de confiance en soi, s’entretient et se développe à partir d’actions. Il faut oser, prendre des risques, aller au-devant des autres, s’entourer de personnes d’amis qui nourrissent cette confiance, qui acceptent sans juger.
Le psychiatre Christophe André publie « S’estimer et s’oublier », un ouvrage crucial sur l’estime de soi. Il explique comment cette notion évolue avec le temps et impacte les souffrances psychiques modernes telles que les phobies et l’anxiété.
Quels sont les piliers de l’estime de soi ?
C. A. : Ils sont nombreux mais voici les trois principaux : 1. Le regard amical sur soi : « Ne renonce pas à changer mais sois toujours bienveillant avec toi. Prends goût à tes progrès plus qu’à tes succès, car seuls les premiers dépendent de toi. » 2. Le juste lien aux autres : « Tu ne peux pas te passer des autres. Mais tu n’as pas besoin d’être toujours admiré, même si c’est agréable. En revanche, tu as besoin d’être aimé, apprécié, d’avoir une place auprès des autres. » 3. L’ouverture au monde : « L’estime de soi n’est pas le but, c’est le moyen pour savourer ta vie et ne pas être encombré par toi. » C’est un peu comme un moteur de frigo : il faut qu’il fasse son boulot sans faire de bruit, sans attirer l’attention. Le marqueur d’une bonne estime, c’est l’oubli de soi ! Quand je rencontre quelqu’un, je ne suis pas focalisé sur moi (suis-je à la hauteur ?) mais sur lui (que va-t-il m’apprendre ?). Quand j’arrive dans un endroit, je ne suis pas focalisé sur moi mais je me demande : qu’est-ce qui se passe d’intéressant ici ? Je peux m’ouvrir au monde autour de moi si je me sens en sécurité, si j’ai pacifié mon intériorité. L’estime de soi est un outil indispensable, mais le but, c’est la vie heureuse et curieuse.
-extrait interview sur psychologies.com.
A LIRE : S’estimer et s’oublier (Odile Jacob), de Christophe André-